Afrique: Au Sommet d'AllAfrica des Leaders des Médias 2024, Akinwumi Adesina challenge les médias Africains

Dr. Akinwumi A. Adesina président de la Banque Africaine de Développement
9 Mai 2024

Le second temps fort de la cérémonie d’ouverture, a été marqué par l’intervention de M.Akinwumi  Adesina, Président de la Banque africaine de développement (BAD), à la suite d’une présentation de jeunes Kenyans sur la vision d’avenir des jeunes.

Il a peint un tableau encourageant sur les perspectives pour les médias en Afrique, malgré les contrecoups très durs liés à la Covid 19. De ce point de vue, il a salué les efforts fournis par les médias pour améliorer les récits sur l’Afrique.

C’est un point assez critiqué car l’information sur l’Afrique n’est pas toujours juste et positive. Cette situation est selon lui, le fait des médias globaux et surtout de la toute-puissance du téléphone, qui aujourd’hui permet avec les différentes plateformes de produire une information qui ne correspond pas à la réalité sur le continent.

Le challenge selon lui c’est de restaurer un récit de l’Afrique qui réussit et les médias ont un rôle important à jouer. A ce titre, il a cité le cas de la Banque africaine de développement, qui malgré ses succès, notamment sa notation triple A, mais aussi le fait qu’elle soit depuis 2 ans la meilleure banque multilatérale et la plus transparente au monde d’une part. D’autre part, la 2ème meilleure banque sur les 49 autres de l’espace OCDE, ne fasse pas la UNE des médias africains.

Pour lui c’est un sujet et un challenge, car si on ne le fait pas par nos médias, on ne pourra pas donner aux jeunes l’image d’un continent d’espoir. Et pourtant les 20 économies qui connaissent de la croissance réelle sont en Afrique.

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En plus la notation triple A, n’est selon lui rien d’autre que la possibilité d’obtenir des financements à moindre coût, donc des capacités accrues en termes de ressources pour financer le développement.

Il faut selon lui, inverser la tendance, avec une dose de fierté pour montrer que l’Afrique est une terre d’opportunités et non un continent que ses fils désertent parce qu’il y règne des risques qui ne sont nulle part ailleurs.

Sous ce rapport, il a surtout appelé à plus de liberté de la presse mais aussi à plus de transparence et de responsabilité, car reconnait-il, il ya eu beaucoup de manipulation ces dernières années surtout au Sénégal.

A ce titre il a salué la robustesse des institutions sénégalaises, et surtout le travail remarquable du Président Macky Sall, « son ami », qui malheureusement a été chahuté à la fin déplore-t-il.

Toutefois il a promis son soutien à son successeur, car il estime que l’intérêt de l’Afrique est de consolider et aider les expériences de réussite, comme c’est le cas lors des élections au Sénégal.

Avant de conclure, le Président de la BAD, a insisté sur le fait qu’il faut le challenge auquel les médias doivent faire face pour corriger cette image négative, doivent s’adosser sur une vision claire et une grande responsabilité pour restaurer l’image réelle du continent et sa fierté.

Il constate pour le regretter que 19% seulement des récits du monde viennent de l’Afrique, et ils sont souvent le fait de non africains.

Il en appel à une synergie d’actions en faveur des acteurs des médias à travers 5 mesures.

D’abord, réformer le cadre juridique des entreprises de médias pour leur permettre d’accueillir des investissements et de réaliser leur ambition.

Ensuite, exhorter la BAD et Afreximbank à mettre des ressources dans les médias, aussi demander aux institutions de développement de mettre en commun des récits vérifiés aux médias pour alimenter leurs contenus.

Enfin, le Dr Adesina propose de reconnaitre et faire le profilage des journalistes et entreprises de presse, et ainsi par ce biais instituer un prix Annuel des Médias pour les challenger. Dans la même foulée, en relation avec les partenaires, il propose un programme de bourse pour les journalistes qui travaillent en Afrique.

Au moment où la BAD prépare son 60ème anniversaire, le moment est venu pour les médias africains de porter l’image de cette institution phare qui s’est inscrit aujourd’hui, selon lui, à l’horizon 2030, à fournir 1000 MW d’électricité à 330 millions d’africain sur le continent.

Revenant sur l’intervention des jeunes kenyans, il a proposé en partenariat avec la fondation Mastercard, de mettre en place une banque pour l’investissement en faveur des jeunes.

 

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